Qui n’a pas rêvé de créer une jachère fleurie dans son jardin ? Pas besoin d’une grande surface, juste d’un petit coin bien ensoleillé pour créer un superbe tapis de fleurs qui attirera de nombreux insectes pollinisateurs et permettra de réaliser de beaux bouquets champêtres toute la saison.
Attention, il ne faut pas confondre jachère et prairie fleurie. Une jachère fleurie est un mélange de fleurs annuelles, semé au printemps ou en automne dans les régions plus douces, sur un sol préalablement labouré. Ce n’est que par cette intervention humaine que ces plantes peuvent se maintenir d’une année à l’autre. La prairie fleurie est quant à elle un mélange pluriannuelle qui s’entretient par la fauche, deux fois par an. Il est vrai que de nombreux mélanges commerciaux de prairies fleuries contiennent des plantes annuelles, pour en augmenter l’intérêt la première année, ce qui contribue à entretenir une certaine confusion. Mais ces plantes annuelles disparaîtront rapidement pour laisser place aux vivaces.
Beaucoup de plantes qui composent traditionnellement une jachère fleurie sont des plantes des champs, comme le coquelicot, l’Agrostemma githago ou Centaurea cyanus, qui ont aujourd’hui disparu des champs suite à l’emploi massif d’herbicides. C’est donc favoriser une certaine biodiversité que de les planter au jardin.
On trouve de nombreux mélanges tout prêts à la vente, mais je préfère de loin expérimenter avec mon propre mélange et laisser libre court à mon imagination. Cette année, j’ai décidé de partir sur un mélange de fleurs bleues avec quelques touches d’orange en contraste. Je compte partie d’une base d’engrais vert, comme le lin – qui fleurit déjà 6 semaines après semis – et l’avoine d’été, dont les racines profondes aèrent le sol. Je vais y ajouter quelques classiques indissociables des jachères fleuries : la nigelle de Damas, le soucis, puis des exotiques pour leur originalité, comme le Tithonia rotundifolia ‘Torch’ ou le pavot de Californie. Un bon moyen d’agrémenter un mélange est d’y rajouter quelques ombellifères médicinales, comme le fenouil ou l’aneth.
Après avoir retourné toute la surface, je sème en avril le mélange en lignes qui ne seront plus visibles quelques semaines plus tard, quand les plantes auront pris de l’ampleur. L’avantage de procéder de la sorte est de faciliter grandement le désherbage. Une grande partie du succès d’une jachère fleurie dépend de cette intervention. Toute la difficulté est de distinguer, à leur stade précoce, les plantes du mélange des autres indésirables. De plus, il est important de ne pas semer trop serré, les plantes auront un développement d’autant plus important qu’elles ne sont pas en concurrence trop directe avec leur voisines.
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