Iris reticulata © Lionel Coulot

Dans la famille des bulbes de printemps précoces, on pense souvent aux perce-neige ou à l’Eranthis hyemalis, à floraison jaune. Il est cependant un groupe qui mérite d’être mieux connu, celui des Iris reticulata. Ce sont des petits iris bulbeux qui ont peu de point commun avec leur cousin les iris de jardin, Iris germanica, fleurissant plus tard dans la saison. Je suis plein d’admiration devant cette petite plante à l’allure si délicate qui contre toute attente brave les rigueurs de la saison pour nous offrir un tel spectacle.

Son nom latin fait référence à la fine peau ressemblant à un filet qui entoure le bulbe. L’espèce type mesure 15cm de haut environ, fleurit en mars dans des tons bleu violet. En bonus, l’iris réticulé dégage un parfum délicieux, surtout lors d’une après-midi ensoleillée. Il existe également toute une série de cultivars offrant une large gamme de couleurs : bleu foncé chez I. r. ‘Harmony’, bleu clair chez I. r. ‘Cantab’ ou pourpre chez I. r. ‘J. S. Dijt’. Qui peut résister à la tentation de commencer une collection ?

L’Iris reticulata à la réputation de ne pas être entièrement rustique. Il n’en est rien. Comme de nombreuses plantes, c’est plutôt l’humidité stagnante en hiver qui lui est fatale, en provoquant une pourriture du bulbe. Il convient donc de le planter dans un terrain très drainant. Dans de tel condition, il peut se naturaliser facilement pour former de grandes colonies. Le mois de septembre est le moment idéal pour le planter, pour qu’il développe son système racinaire avant l’arrivée des grands froids. Pour limiter sa fâcheuse tendance à se diviser après la première année en une multitude de petites bulbilles trop petites pour refleurir, mieux vaut le planter plus profond que préconisé sur le paquet, à environ 10cm de profondeur.

Dans mon jardin, mon sol est trop lourd et je ne dispose pas des conditions idéales pour l’accueillir. Je le plante donc en pot, dans un mélange de terreau allégé avec de sable et de gravier. Durant tout l’hiver, je place les pots à l’abri sous un avant-toit, pour garder les bulbes plutôt au sec. De la sorte, je peux aussi les rapprocher à l’entrée de la maison lors de leur floraison, et les éloigner une fois défleuri dans un endroit à mi-ombre.  Je les laisse alors développer leur feuillage, qui atteint gentiment 30cm. Comme pour tous les bulbes, il est important de laisser le feuillage se développer et de ne le couper qu’une fois dépéri, pour que le bulbe refasse des réserves et refleurissent l’année suivante. C’est l’autre avantage de le planter en pot, on ne doit pas subir ce moment moins gracieux du développement de la plante.

Pour finir, je mentionnerai juste encore son proche cousin, l’Iris histrioides, qui pousse dans les mêmes conditions et produit une fleur un peu plus grosse. Dans un cas comme dans l’autre, on n’oubliera pas de l’ajouter à sa liste d’achats de l’automne prochain.