Feuilles de Magnolia grandiflora © Forest & Kim Starr, Wikimedia Commons

Certains diront que c’est une obsession… Quelques semaines seulement après un premier article sur les magnolias, me voilà déjà de retour sur le sujet. Aujourd’hui cependant, je ne parlerais pas de floraison printanière, mais de feuillage.

De manière générale, les plantes à feuillage sont très intéressantes au jardin car elles offrent un intérêt prolongé, moins éphémère que n’importe quelle floraison. Mais qu’est ce qui fait qu’une plante mérite ce statut particulier ? Ce sont différentes caractéristiques qui retiennent l’attention du jardinier que ce soit la forme ou la taille du feuillage, sa couleur, les reflets d’un feuillage persistant…

Revenons aux magnolias. Le Magnolia grandiflora est un magnolia au feuillage persistant, vert foncé cireux sur le dessus, brun rougeâtre et duveteux sur le dessous. La fleur crème qui dégage un parfum citronné n’est qu’un bonus supplémentaire. On le voit souvent planter en pot d’orangerie, ce qui pourrait laisser croire qu’il n’est pas complétement rustique. Il n’en est rien. De plus, certains cultivars, comme M. g. ‘Treyvensis’ ou M. g. ‘Galissonière’  sont connus pour leur rusticité accrue. A mon sens, la meilleure façon de le planter est palisse contre un mur au sud.

Il existe un seul autre magnolia persistant, Magnolia delavayi, originaire de Chine – ce que j’ai appris le jour de mon entretien d’embauche chez Louis Benech. Louis en a un dans son petit jardin parisien. Quel spectacle ! La feuille est absolument gigantesque, une des plus grandes pour un arbre dans les régions tempérées, et évoque plutôt celle d’un ficus. C’est justement cette air de plante tropicale qui fait tout son intérêt. Ce magnolia est cependant en limite de rusticité à Paris déjà. En Suisse, on ne pourrait l’envisager que dans les régions les plus chaudes, comme à Genève ou au bord du lac de Constance, et même dans ces cas, en situation très protégée, comme par exemple dans la cour d’un immeuble à l’abri de la bise.

Magnolia macrophylla est un autre magnolia admirable par son feuillage, sans compter sa floraison très parfumée. La feuille est à nouveau surdimensionnée, évoquant cette fois celle d’un bananier. A nouveau c’est ce look tropical qui fait son charme. J’ai toujours pensé que ce magnolia était réservé à des cieux plus cléments jusqu’à ma dernière promenade à l’arboretum national d’Aubonne. Il y pousse un superbe spécimen de M. m. ‘Gwavas’ certes en exposition plein sud et à l’abri des vents. Je le rajoute donc à ma (longue) liste de souhaits…

Pour terminer, j’aimerais encore mentionner le feuillage du Magnolia virginiana. La feuille elliptique est d’un beau vert luisant sur le dessus, légèrement glauque dessous, mesurant jusqu’à 13cm. Le feuillage est ici semi-persistant, c’est à dire qu’il est persistant lors d’hiver doux et caduc sinon. Pas de problème de rusticité, une plante que chacun devrait planter dans son jardin.